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Chapitre 3 : De l’éditeur au lecteur

Une histoire de l’édition à l’époque contemporaine, Elisabeth Parinet

 

 

 

XIXe : élargissement lectorat induit évolution des circuits livre éditeur lecteur.

 

Ancien Régime :

. colportage : littérature dite « populaire », fort tirage, intégration très lente de titres nouveaux

Librairie installée : littérature dite « savante », en permanent renouvellement, tirages restreints

Bibliothèques privées (particuliers ou institutions) s’ouvraient petit à petit aux érudits et curieux pour consultation et parfois emprunt.

ð      confisquées à la Révolution, pour mettre richesse à disposition de tous

 

XIXe = redéfinition du rôle des bibliothèques / adapter réseau marchand au lectorat / Vitalité édition dépend de la capacité à toucher le public

 

 

Les bibliothèques

 

 

Bibliothèques publiques ont été enrichies par les confiscations de la Révolution. Même si certains ouvrages ont été détruits, Bnf et BM ont un fonds ancien très enrichi !

Pb : aucune politique d’acquisition et d’accueil pour tout gérer : horaires limités, personnel pas formé…

 

1830 : 200 BIB

1837 : loi Guizot pour la création de BIB communales avec 15OOO F pour acheter livres

Entre 1884 et 1907 : budget des BIB n’évolue que de 14, 5%, au lieu de 30% avant

1862 : Gustave Rouland, ministre de l’instruction publique donne une réelle application aux BIB scolaires (armoire de classe)

1865 : 4833 BIB scolaires                   1869 : 14395 BIB scolaires

IIIe République : développement se poursuit avec 61% des écoles équipées en 1896

 

Volonté de faire entrer le livre dans les pratiques familiales via les enfants

 

 

Politique d’aide à la lecture publique

 

Commencée par l’Eglise catholique sous Restauration et Monarchie de Juillet (livre comme propagande) : action par le livre

. éditions de bons livres pour les vendre par souscription

. dépôts de livres prêtés dans les diocèses

1848 : réseaux de BIB catholiques de prêt (confortées par la Révolution de 1848 dans lutte contre propagande socialiste)

. organisation de BIB circulantes

 

Volonté de contrer cette offensive religieuse et d’accompagner l’effort de l’éducation populaire : associations se constituent pour faire vivre BIB populaires mise en place par des bourgeois libéraux, des républicains

1861 : la BIB des amis de l’instruction, par J-B Girard

1866 : Jean Macé fonde la Ligue de l’enseignement (aider pratiquement les BIB populaires, faciliter acquisition et circulation de livres, diffuse un catalogue de livres conseillés et création d’une revue)

 

ð      Au tournant du siècle, BIB d’initiative privée =  3000 BIB populaires + 18000 BIB paroissiales. Mais, difficulté pour répondre aux attentes des lecteurs populaires (choix des lectures, organisation, petit fonds, horaires ouverture limités)

Question de la place du roman ! fonds peu important, pourtant très demandé par les lecteurs

 

XIXe : BIB françaises se sont donné pour mission d’instruire les classes populaires…. But imparfaitement atteint !

Rôle secondaire dans l’accès au livre (même pour les BIB scolaires)

 

 

Le colportage (dès le XVIe)

 

 

« mode de distribution très ancien qui permet de vendre, en ville ou a la campagne, des produits variés », comme les gravures, des occasionnels, des canards, des livres imprimés… »

 

Début XVIIe, deux dynasties d’imprimeurs les Oudot et les Garnier, se spécialisent dans littérature de colportage : bas prix des livres est dû à leur mauvaise présentation matérielle (mauvais papier, mauvaise couverture…)

Les textes relèvent de 3 grands domaines : la religion, la vie pratique et le divertissement (dont textes satiriques, littérature médiévale ou contes du XVII et XVIIIe s)

 

Colporteurs d’imprimés ne sont pas un groupe homogène :

                . colporteurs modestes (territoire modeste, vente de mercerie, petits almanachs…)

                . Hommes du grand colportage (canards, occasionnels, chansons) : professionnels organisés, souvent originaires des Pyrénées

Réseau de solidarité offre possibilité financière d’acheter stock de livres ; territoire des régions moyennement alphabétisées.

Clientèle : colportage urbain aux XVIe et XVIIe s et plutôt rural ensuite !

 

 

Mutation du métier // mutations du XIXe

. Progrès de l’alphabétisation (profite à littérature de colportage : nouveaux lecteurs dans classes populaires (rural)

ex : 9 millions de livres vendus entre 1847-1848, ouvrages du type Bibliothèque bleue.

 Ce sont toujours les mêmes titres dans les catalogues !

 

L’Histoire fait son entrée dans les catalogues avec la légende napoléonienne + vogue des romans atteint littérature de colportage, mais en décalage avec l’actualité littéraire ! Seul le roman des années 1840 est absent des catalogues à cause du renforcement de la réglementation en 1849 et 1852 concernant les ouvrages jugés immoraux.

ð      catalogues stagnent et désaffection du public

 

 

Les éléments qui condamnent le colportage :

                . les offres de lecture populaires qui se multiplient dans les villes et les bourgs (collections pas chères, roman par livraison, presse populaire fin 2nd empire…)

                . à la campagne, les éditeurs vendent leurs collections pas chères via les colporteurs (concurrence)

                . L’alphabétisation fait qu’on remplace les abécédaires par des livrets des éditeurs scolaires.

                . Le développement des moyens de communication et autre mode de commercialisation : chemin de fer, BIB de gare qui vend livres, journaux, service postier…

 

1850-1870 : faillite de nombreuses maisons de colportage

production annuelle passe de 9 à 2 millions de livres en 20 ans

1854 : éditeurs troyens se replient sur production d’almanachs

1870 : il ne reste que 500 colporteurs (6 fois moins que 20 ans plus tôt)

 

 

ð      En 30 ans, c’est une production et un mode de distribution qui disparaissent, au profit d’autres formes de vente (coup fatal porté par la guerre).

 

 

La vente directe

 

 

Les différentes formes

 

. Grande majorité des éditeurs (littérature générale) a un magasin où est fait la vente directe aux lecteurs

. Editeurs spécialisés font vente par envoi de catalogues à des publics sélectionnés (juristes, militaires, scientifiques…)

. Vente par souscription  (gros succès sous la Restauration) pour éditions d’œuvres complètes ou collections de classiques. Ce genre de vente n’a pas duré car public a eu bcp de déconvenues (qualité médiocre, série incomplète..)

Regain sous la IIIe République via les ventes à prime = « vendre des séries de 12 volumes au moins, souvent œuvres complètes d’un romancier. Le souscripteur payera par versements échelonnés et aura une « prime superbe » : pendule, cave à liqueurs…. »

. Vente par courtage pour le placement des ouvrages coûteux (dictionnaire, encyclopédie…) : prend le relais des ventes par livraisons

ð      Ces formes de vente n’émeuvent pas les libraires (sauf vente à primes).

 

Mais problème différent pour les livres religieux au Second Empire. Les grosses commandes (Paroisses et Institutions) sont faites directement à l’éditeur, ce qui fait un gros manque à gagner pour les libraires.

Situation qui s’accentue avec le développement de distributions de prix dans les Etablissements religieux puis laïcs : plus rien ne passe par les libraires locaux. La croissance des effectifs scolaires ne fait qu’accroître le préjudice causé aux libraires.

 

Fin du siècle : vente directe =  sujet de grief entre libraires et éditeurs. Mais, la vente en librairie reste le mode de commercialisation dominant en France à partir du Second Empire.

 

 

 

Le développement des librairies

 

Augmentation nombre de lecteurs entraîne croissance logique du réseau des libraires.

XIXe s : sous Second Empire, augmentation rapide du nombre des libraires // augmentation de la production // déclin du colportage

Après 1870 : explosion des libraires due à suppression du brevet // mouvement d’extension de tout le commerce de détail

Illusion pour beaucoup de gens qui ouvrent une librairie en croyant que c’est simple (immobilisation financière d’un stock est lourde)

ð      Reflux au tournant du siècle et sentiment de crise : commerces très disparates et différences profondes entre eux !

 

Boutique traditionnelle : comptoirs, rayonnages, quelques sièges et affichettes publicitaires. Elle peut être un lieu de rencontre des lecteurs, aux aspirations politiques….

Boutiques nouvelles dans les grandes villes : grands rayons permettant libre circulation des acheteurs, possibilité de feuilleter les ouvrages… certains auteurs comme Zola viennent surveiller le succès de leurs livres.

Points de vente où le livre ne joue qu’un rôle d’appoint : fort développement. Petites merceries ou épiceries où sont vendus des almanachs, livres religieux et petits romans. Après disparition des brevets, le livre prend de l’importance avec la vente de missels et de livres pour Noël !

Les grands magasins : même principe que les petites merceries, mais vendent ensuite le livre de façon courante.

 

ð      Concurrences aux librairies qui ne cessent de diminuer faute de marché suffisant.

ð      Lutte contre les commerces non spécialisés (‘bazars’) sera dans les revendications justifiant la création des syndicats professionnels.

 

 

Création du réseau des BIB de gare par Louis Hachette (1852 : Premier contrat avec la Compagnie du nord) : le réseau s’étend progressivement.

1853 : 43 BIB                                                                       1896 : 1179 BIB

Livres +  journaux en 1854 (une grosse part des ventes : 90% du chiffre d’affaires des BIB de gare à la fin du siècle)

 

 

Rôle des BIB de gare non négligeable : a rendu familière la présence des livres dans les régions les plus pauvres en librairies, a montré la production des éditeurs parisiens, a contribué à une homogénéisation des lectures des français (surtout lectures romanesques). Les BIB de gare ont répandu une lecture de divertissement principalement romanesque.

Les ouvrages : littératures, récits de voyage, livres d’histoire, de vulgarisation… puis manque de place et souci de rentabilité ont amené les guides et les romans.

 

 

Le réseau des librairies de détail (développement tout au long du siècle) = intermédiaires entre nouvelles capacités de production des éditeurs et acheminement des livres vers les lecteurs.

Organisation nécessaire pour l’éditeur dans sa diffusion et la distribution de sa production à travers différents points de vente : utilisation de catalogues, mais également de représentants (1813)

Augmentation du volume des affaires et multiplication des collections romanesques peu chères demandent à repenser le système.

1842 : Renouard propose aux libraires de province un système de dépôt avec faculté de retour des invendus. (idée reprise par un comptoir central des librairies) = libraires réticents, mais l’abondance des collections nécessite d’appliquer ce projet dans le dernier tiers du siècle.

Problème non résolu car libraires s’opposent aux paiements des frais de transport.

 

 

Séparation progressive des fonctions d’éditeurs et de libraires + accroissement des effectifs de chacune des professions = désir d’une institution qui affirme la cohésion des métiers du livre et organise défense des intérêts.

5 mai 1847 : création du « Cercle de la librairie, de l’imprimerie, de la papeterie, du commerce de la musique et des estampes, et de toutes les industries qui concourent à la publication des œuvres de la littérature, des sciences et des arts. »

17 libraires éditeurs, à l’instigation de Jean Hébrard, puis 50 membres fondateurs et 69 adhérents.

Lieu convivial qui accueille dès 1908 des cours de formation professionnelle. Il se propose aussi de soutenir l’activité de l’ensemble de la branche.

1872 : mobilisation contre la contrefaçon +  participation aux travaux préparant la réglementation européenne sur du commerce du livre.

Pour informer toute la profession, le Cercle reprend une revue qu’elle renomme La bibliographie de France (actuellement Livres Hebdo) et propose des chroniques, annonces, feuilletons… outils essentiels dans la vie professionnelle.

 

ð      Mais le Cercle ne peut régler toutes les affaires propres à chaque profession, d’où la naissance de syndicats professionnels par spécialités, hébergés par le Cercle dès 1889.

 

 

Prix du livre, cabinets de lecture et contrefaçon

 

 

Prix du livre évolue en fonction des classes sociales

Ancien Régime : 2 réseaux distincts

                               . les librairies (clientèle aisée, prix du livre importe peu)

                               . vendeurs itinérants (très bas prix dans les campagnes)

 

XIXe : nouveaux lectures veulent des lectures variées sans avoir moyens d’y accéder. BIB de prêt ne répondent pas aux besoins : Achat reste la solution.

 

1840 : livre français très cher /  presse non accessible également : une partie des lecteurs ne peut accéder à ces livres, malgré tentative de collection à petits prix (mais pas en phase avec actualité littéraire).

 

Restauration + Monarchie de juillet : BIB publique trop faible = développement et succès des cabinets de lecture. (environ 500 à Paris)

 

Cabinets de lecture ; souvent tenus par des femmes seules, le lecteur peut lire sur place ou emprunter pour lire chez lui.

Le tarif dépend de la formule adoptée par le cabinet : lecture de livres, de journaux, consultation de livres…beaucoup de romans et romans historiques, ouvrages de poésie, d’histoire, de philo, de droit, de dico et quelques livres en langues étrangères.

= discussion, travail. Lieu de sociabilité parisienne. Satisfait l’appétit des lectures des classes moyennes pour une somme modique.

Causes de la diminution de fréquentation : arrivée du roman feuilleton (révolution Girardin) et diminution des prix (révolution Charpentier). En 1910, il n’en reste que 36.

 

Libraires et cabinets de lecture : les libraires les intègrent dans leur calcul économique. Certains ouvrent des cabinets de lectures pour donner une chance à des ouvrages ou lancer des nouveautés.

Les cabinets de lecture sont favorables aux livres chers, avec la technique du « blanchiment », c’est à dire de l’insertion de pages blanches dans le livre pour qu’il soit édité en plusieurs volumes

= intérêt pour la location dans les Cabinets car plus forte rentabilité et pour les libraires –éditeurs.

 

Technique qui disparaît au profit d’une autre : la contrefaçon

 

 

La contrefaçon

 

XIXe :  elle est réglée au sein même de la France par l’existence de lois sur la propriété littéraire, l’obligation du dépôt légal et la surveillance des métiers du livre, amis elle existe pour les livres français à l’étranger (Italie, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Suisse, Savoie).

Pas nouvelle, elle met pourtant en péril bcp d’éditeurs français en inondant de sa production le marché intérieur français (grâce aux progrès de la technique et inadaptation des éditeurs français à leurs nouveaux publics).

 

Belgique : on peut imprimer tout ouvrage paru à l’étranger sans payer des droits ni à l’éditeur ni à l’auteur

Le coût des livres : vendu 3 F au lieu de 7 F en France (économies sur papier, droit d’auteur et réduction frais d’impression)

Types de livres : romans en grande partie, notamment les romans feuilletons sortis en livre quelques semaines après le dernier épisode paru dans la presse française ; certains libraires s’attaquent aussi aux revues.

 

Années 1840 : contrefaçon mois rentable, car baisse des prix de la part des éditeurs français (bcp d’entreprises belges et autres font faillite)

Naissance d’un mouvement pour la protection des droits des auteurs, qui passe par la reconnaissance de leurs droits à l’étranger.

1852 (effectif en 1854) : France et Belgique s’accordent sur une reconnaissance mutuelle des droits d’auteurs.

1886 : convention de Berne : « les pays européens consacrent l’égalité de traitement entre auteurs nationaux et ressortissants des pays signataires pour le respect de la propriété intellectuelle. »

Reste le problème de certains autres marchés avec lesquels il n’y a pas d’accord (Amérique).

 

 

1838 : révolution de Gervais Charpentier avec une collection à prix « cassé » (gros succès : 107 volumes en 1841) La Petite bibliothèque (typographie plus serrée, format différent, qualité du papier lisse, recours à la stéréotypie pour baisser coup des rééditions).

Volume unique de grands auteurs à 3,50 F (pas de nouveauté) ; effet publicitaire avec couverture jaune !

 

ð      Succès qui fait des émules auprès des autres éditeurs.

1845 : Paulin sort  une édition des Mystères de Paris à 1 F le volume

1851 : Jaccottet et Bourdilliat (reprise du fonds Grandin) lancent la Bibliothèque nouvelle à 1 F

1856 : Lévy lance sa  collection à 1 F pour livres brochés et 1,50 F pour volumes reliés

Hachette lance sa Bibliothèque des chemins de fer à 3 F.

 

=> toujours trop cher pour les classes les plus pauvres, d’où la collection à 20 centimes (dominées par la littérature, les classiques des XVIIe et XVIIIe s, les auteurs littéraires « contemporains » tel Chateaubriand…, et quelques ouvrages de vulgarisation)

Pour des auteurs comme Sand et Hugo qui voient leurs œuvres complètes publiés à bas prix, c’est l’occasion de se rapprocher du lectorat populaire.

1ères collections : Qualité remarquable pour le bas prix mais rééditions deviennent moins soignées.

1855 : déclin perceptible même si les années 1860 voit bcp de rééditions !

 

 

La vente par livraison

 

Subsiste jusqu’à la fin du siècle avec livres chers (livres illustrés ou de référence)

Possibilité d’acheter ces livres par cahiers de quelques pages (intérêt commercial : avantage pour lecteur et éditeur)

Années 1860 : pratique décline pour livres de luxe, mais pas pour livres de référence grand public type Le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Larousse

Fin du siècle : vente par courtage se développe pour les ouvrages de référence (dico et encyclo)

 

 

Après 2 décennies, tout se stabilise : les éditeurs ont tous une collection à bas prix (ouvrages à succès sur large gamme de prix également)

Mais en dessous de 1 F, il est impossible de publier des auteurs contemporains, donc le secteur des lectures très bon marché est laissé à des spécialistes comme Fayard, Rouff ou Roy.

Fin du siècle : Flammarion (Auteurs célèbres _ 60 centimes)  et Fayard (Modern-Bibliothèque _ 95 centimes) relancent collections populaires d’auteurs célèbres.

Fayard lance en 1905 Le Livre populaire (qui préfigure le Livre de poche)

 

 

Les rabais en librairie

 

Abaissement prix du livre à partir de la Monarchie de Juillet est une succession d’initiatives d'éditeurs.

IIIe Rep : les libraires se lancent aussi dans la bataille des prix

Prix de vente par un libraire est lié à celui de l’éditeur : rabais courant de 25% sur prix de vente au public, avec prime d’un 13e vol gratuit pour 12 commandés.

Prime à la commande non contestée, mais certains éditeurs font des surremises ( de 33 à 40%) à des clients privilégiés type grossiste, grands établissements d’enseignement, grosses librairies de détail

Années 1880 : contestation des petits libraires car concurrence est insupportable.

Les « bazars » (grandes surfaces ou libraires de niveau 3) se mettent à vendre des collections grand public type Bibliothèque rose ou les Jules Verne d’Hetzel, avec des rabais de prix. Les éditeurs s’y mettent aussi : mouvement de surenchère dans les remises dans les années 1890.

Protestations des libraires s’amplifient : tentent de faire pression sur les éditeurs pour qu’ils fassent entendre raison aux grands magasins. Pas d’impact immédiat !

 

1891 : création de chambres syndicales régionales puis du rassemblement en Syndicat de la librairie.

 

Revendication sur 3 points :

·         La limitation des surremises des éditeurs aux grands libraires

·         L’élaboration d’un tarif de vente aux particuliers applicable à l’ensemble des libraires de détail

·         La suppression des remises aux non-libraires

Arme des libraires : menace de boycotte d’éditeurs s’ils ne répondent pas

 

1892 : naissance du Syndicat des éditeurs pour les négociations avec les libraires

1905 : accord sur le prix du livre scolaire

1914 : prix du livre reste libre (question qui ne resurgit qu’un siècle plus tard)

Les éditeurs n’ont pas renoncé à favoriser leurs gros clients, même si les remises se sont stabilisées et la pub des grands magasins se fait un peu plus discrète.

 

 

=> Libraires et éditeurs sont des acteurs distincts de la vie du livre.

 

 

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